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La Belle Époque en cartes postales : histoire du média au cœur du fond Navarro

Inventée en 1869 en Autriche, la carte postale devient populaire en France dès l’année suivante, bien que la loi ne définisse son utilisation qu’à partir de 1872. Ce support léger et pratique permet une communication à prix modique : l’affranchissement ne coûtant que 5 centimes de francs dans le dernier quartile du XIXe siècle, contre 25 centimes pour une lettre. Sa popularité entraîne ainsi la création de divers arrêtés ministériels, entre 1883 et 1889, visant à encadrer l’usage des cartes postales et définissant à tour de rôle le poids des cartes, leurs dimensions, ou encore, le nombre maximum de mots autorisé dans la correspondance. Il faudra ainsi attendre l’année 1903 pour que l’expéditeur puisse écrire sur le verso des cartes, espace auparavant réservé à l’adresse du destinataire.

C’est à partir des années 1890 que les cartes postales photographiques font leur entrée sur le marché. En premier lieu, purement épistolaires, ces cartes permettent de diffuser des paysages, places et monuments de villes et villages, offrant à son expéditeur la possibilité de partager un panorama vécu, ou non, à son destinataire.

Grâce à la photocollographie, un procédé d’impression à l’encre grasse et de gélatine, les coûts de production diminuent fortement, réduisant les prix de production, et donc de vente, permettant aux classes populaires d’accéder au média. C’est alors que commence un véritable âge d’or de la carte postale en France, qui durera jusque dans les années 1920. La carte postale devient un objet d’échange rapide et spontané, dont les correspondances aux contenus variés relient les habitants, à une période où les mobilités sont beaucoup plus réduites que de nos jours.

Peut-être était-ce parce qu’il est lui-même né en 1921, qu’Antoine Navarro accordait une sensibilité particulière aux cartes postales photographiques. Arrivé à Pélussin en 1935 comme apprenti coiffeur, Antoine Navarro découvre, par le biais d’un voisin nettoyant un atelier fraîchement acquis, un véritable trésor : une multitude de cartes postales anciennes de Pélussin. Fasciné par ces représentations passées de la région, il démarre ainsi une véritable quête des cartes postales, fouillant les brocantes locales, faisant des dons et échanges avec des amis, allant même jusqu’en bord de Seine inspecter les étals des bouquinistes parisiens. Cette ferveur le portera à la tête d’une collection d’environ 32 000 cartes postales, dont presque 4000 portent sur le Pilat rhodanien.

Cette collection, Antoine Navarro en fera profiter toute la région, mettant à disposition ses trésors au cours de nombreuses expositions : mémoire de la Grande guerre au bureau de poste, histoire de Serrières à l’hôpital local avec vente de reproduction pour l’association de l’établissement, bourgs du Pilat à l’hôpital local de Saint-Pierre-de-Bœuf...

Bien qu’Antoine Navarro ne soit plus présent aujourd’hui pour nous partager ses connaissances historiques, il continue cependant, à travers le leg de sa collection à la mairie de Pélussin, à participer au travail de mémoire du Pilat rhodanien.

Nicolas Posta

Doctorant en sociologie

Bibliographie

Chmura Sophie (2007), Espace bâti, urbanisme et patrimoine à Rennes XVIIIe - XXIe siècle : représentations et images, thèse de doctorat en Histoire, Université́ Rennes 2, 656p.

 
   


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